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Née un 28 août : Florence Welch, une Machine complexe, troublante et un rien angoissée

Elle a vu le jour en 1986 das le quartier londonien de Camberwell et certains décèlent en elle comme une petite cousine éloignée de Kate Bush

 Il serait malvenu de croire que le succès efface complètement les aléas de la vie. Tout au plus les estompe-t-il. Dans un répertoire souvent épique voire grandiloquent, lFlorence Welch dévoile par bribes une vie aussi cabossée que celle de la plupart d’entre-nous. C’est d’ailleurs en partie, ce qui la rend touchante. Avec son quatrième album "High As Hope" en 2018, cette "boule d’anxiété" (comme elle se décrit parfois elle-même) n’hésite plus à disséquer ses propres angoisses, à se pencher sur l’avenir de notre planète et même à s’interroger sur son propre vieillissement.
 Voici deux ans, à la sortie de "Dance Fever", Florence déclarait au magazine "Rolling Stone" : "Ma façon de donner un sens au monde, c’est de le transformer en mythe et en fable. Transformer les gens et les choses en personnages… C’est comme ça que je traite tout". Elle est bien évidemment consciente que l’image fantasmée que son public perçoit d’elle est, dans le même ordre d’idée, fort éloignée de sa propre réalité quotidienne. En effet, quand on la voit virevolter sur scène,  on imagine mal qu’elle se considère comme agoraphobe. Autrefois diagnostiquée comme dyslexique, la chanteuse anglaise a toujours conservé et entretenu une passion pour les mots, les mythes et la littérature. Peu encline à la facilité, elle n’aime rien moins que d’élever le propos. Ainsi son dernier album "Dance Fever" ne fait nullement référence ni aux Bee Gees, ni à une quelconque fièvre du samedi soir. Que du contraire, même s’il ne s’agit pas du seul fil conducteur, l’album fait référence à une mystérieuse épidémie de danse au Moyen-Age (qu’on a aussi appelée la "peste dansante"). En 1374, dans plusieurs dizaines de cités médiévales réparties le long du Rhin, des centaines de personnes ont été prises de convulsions dansantes irrépressibles ne s’arrêtant même pas pour boire ou manger. Encore moins se reposer. Aucune explication scientifique sérieuse n’a jamais permis de comprendre ce phénomène qui s’est reproduit à d’autres endroits en Europe. Sinon qu’il s’agissait sans aucun doute d’un exutoire aux angoisses du temps. Cela tombe bien car Florence voit justement la danse comme un "rituel  libérateur"…

(AK - Photo : Etienne Tordoir)
Photo : Florence Welch (Florence + The Machine) au Festival TW Classic à Werchter (Belgique) le 25 juin 2022 (© Etienne Tordoir)

AK

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Journaliste @tagtik FR - Music, cullture, festivals

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