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Une ancienne Miss Belgique sans domicile fixé

La saga Julie Taton agite le monde politico-médiatique belge francophone depuis son « déménagement » pour raison électorale. Une histoire de (non-)domiciliation pour figurer sur une liste des élections d’octobre.

Julie Taton est une Wallonne connue. Elle a gagné le concours Miss Belgique en 2003. Logiquement, elle devient animatrice pour la télévision privée et la radio. Elle animera aussi des émissions en France (France TV, TF1 et TMC). Depuis janvier 2024, elle s’est lancée en politique. Pour les élections fédérales du 9 juin. Cette Namuroise d’origine habitant le Brabant wallon (BW) a toutefois choisi de se présenter, en très bonne place, sur une liste du Hainaut. Son parti, le MR, est de droite et sera un des gagnants de ces élections nationales. 1er acte.

Affaire montoise

Sur cet élan, son président de parti, le charismatique, autant adulé que détesté, Georges-Louis Bouchez (GLB pour les intimes), lui propose de devenir candidate pour les communales (municipales) dans sa ville de Mons dans sa liste de droite « Mons en Mieux ». Une ville du Hainaut. Et c’est là qu’est l’os. Pour les communales, il faut habiter la ville dans laquelle on se présente aux élections. En août 2024, Julie Taton déménage donc… dans un appartement appartenant à son président de parti. Laissant son mari et ses enfants dans le BW. Sauf qu’en Belgique, il y a obligation de s’inscrire à la commune de son lieu de résidence principale. Ce qui aboutit toujours à une enquête de police de proximité. Le rapport fait finalement état d’une « non-inscription ». 2e acte.

Le PS veille

Mons, c’est non seulement le fief de GLB, c’est aussi celui d’Elio Di Rupo, l’ancien bourgmestre socialiste emblématique de la cité du Doudou, ex-Premier ministre, ex-ministre président, ex-président du PS, etc. Un combat des chefs, même si Elio Di Rupo a passé le flambeau à Nicolas Martin (PS) ! Et la bagarre est à la hauteur. Le PS crie : « Fraude électorale ». GLB et Julie Taton entament une bataille politique et juridique pour contester ce refus de domiciliation et de son inscription dans le registre électoral. Du côté du fédéral, le SPF intérieur botte en touche. 3e acte.

Défaite judiciaire

Tout en continuant à faire campagne à Mons, Julie Taton doit défendre son cas, avec ses avocats et l'aide du MR. Le 13 septembre 2024, le conseil communal (municipal) de Mons refuse son recours. Elle porte alors l’affaire en justice. Le 16 septembre, le tribunal civil de Bruxelles refuse son inscription provisoire au registre de la population de Mons. Pire encore pour elle, l’action est jugée irrecevable pour défaut d'intérêt. Elle doit alors payer les dépenses de la procédure. Ainsi, elle doit 1800 € à l’État belge, 1800 € à la Ville de Mons et 165 € de droit de mise en rôle. 4e acte.

Cour d’appel

La prochaine étape se déroulera le mercredi 18 septembre 2024 à la Cour d’appel de Mons. Le pronostic est plutôt pessimiste pour l’ancienne miss. Ses chances d’obtenir gain de cause semblent vraiment minces. Dès lors, elle ne pourrait plus pouvoir se présenter. Et « Mons en Mieux » sera contraint de revoir sa liste. Ce qui fera bien ricaner le PS qui éliminera ainsi une candidate populaire. Cela n’arrangera pas non plus les relations tendues entre la droite belge francophone, le MR et la gauche belge francophone, le PS. 5e acte et pas encore fin !

(Olivier Duquesne – Sources : Le Soir, la Dernière Heure, RTBF, Wikipédia – Picture : © Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International - Michaël Bemelmans)

Olivier Duquesne

Olivier Duquesne

Journaliste FR @ Tagtik - Rubriques auto et mobilité

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