Football

L'affaire du coach du Standard qui aurait été payé par un joueur (voire par son agent) pour obtenir du temps de jeu a provoqué un énorme tapage médiatique, ainsi qu'une vague d'indignations. Pourtant,  les révélations de Bruno Venanzi, le président du Standard, sont loin d'être un scoop sur certaines pratiques qui ont désormais cours dans le monde du football professionnel. Car si en l'occurrence, un joueur (ou son agent) a soudoyé un entraineur principal à Sclessin, l'heure n'est plus depuis longtemps à la vertu, ni au Fair Trade généralisé dans le monde du football belge et international. On se souvient ainsi qu'il y a quatre ans, Philippe Collin, l'homme fort du RSC Anderlecht et de l'Union Belge de football, avait déjà expliqué que " 90% des entraîneurs touchent des commissions sur les transferts", sans que son accusation, pourtant autrement choc, n'ait provoqué à l'époque un tollé de la part de la corporation des coaches en activité. Le propos péchait sans doute par généralisation abusive. Il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui, l'influence des agents de footballeurs n'a pas baissé. Non seulement parce que les agents des joueurs sont également parfois les agents des … entraineurs, mais surtout, parce que certains agents de joueurs prennent tout simplement le contrôle des clubs, ce qui laisse évidemment de moins en moins de marge de manoeuvre aux entraineurs qu'ils rétribuent. Faut-il rappeler qu'en Jupiler Pro League et en Proximus League, plusieurs clubs sont ainsi passés ces dernières années (et encore cet été) sous le contrôle direct (ou indirect) d'agents qui ont intégré soit l'organigramme du club, soit qui en sont devenus les actionnaires principaux? Il n'est pas nécessaire de citer des noms, ces clubs sont bien connus. Dès lors, si le football reste une louable passion populaire et un spectacle souvent captivant, on n'aura certainement pas inventé l'eau chaude en affirmant que le football professionnel est devenu aussi affaire d'argent et d'agents. (Dupk/Picture : Belga)