Anderlecht cherche encore toujours un fond de jeu
Sans un petit coup de pouce de l'arbitre (penalty flagrant d'Acheampong sur Jaja), sans la maladresse des attaquants de Lokeren, jamais le Sporting d'Anderlecht n'aurait pris dimanche soir les trois points. 89 minutes durant, les Mauves sont totalement passés à côté de leur sujet, bredouillant leur football, comme engourdis, à court d'idées, lymphatiques jusqu'à la caricature. Comme contre Westerlo, il y a trois semaines. Comme lors de leurs précédents matches au Constant Vanden Stock (à l'exception notoire du match contre Courtrai), les joueurs de René Weiler ont fait pâle figure devant leurs supporters, alors qu'en déplacement, ils sont beaucoup plus à l'aise. C'est que ce Sporting version 2016/2017 éprouve toutes les peines du monde à prendre le jeu en charge. Le talent est présent, la bonne volonté, le caractère aussi (le but jusqu'au-boutiste en toute fin de rencontre de Teodorczyk le prouve), mais ce Sporting-là n'est pour le moment opérationnel qu'en mode réactif. C'est insuffisant, selon les critères de mise dans la Maison Mauve. De fait, aujourd'hui, on peut dire que le successeur de Besnik Hasi n'a pas encore apporté ce qui faisait tant défaut les deux saisons passées : le spectacle. Là où par exemple un Mazzu et surtout un Vanhaezebrouck sont rapidement parvenus dans leurs divers clubs respectifs à mettre en place un système cohérent, souvent séduisant et audacieux, Weiler se cherche encore toujours après près de quatre mois de travail au Parc. Le Suisse n'a toujours pas de système type sur lequel il s'appuie. Hormis un Sofiane Hanni qui tente par à coups, par étincelles, d'apporter de la créativité et de l'inattendu, les joueurs bruxellois apparaissent trop appliqués, trop sérieux, trop le nez collé dans leur partition que pour oser et enchanter. Le cas de Stanciu est sans doute emblématique. Le transfert à 10 millions qui doit devenir le chef d'orchestre de la Maison Mauve n'est pour l'instant qu'un accessoiriste, un porte-pupitre décevant qui comme Djuricic l'an dernier a signé des débuts en ... fanfare, avant de s'éteindre mystérieusement. Reste qu'évidemment tout n'est pas noir, ni gris du côté de St-Guidon. Le Sporting est aujourd'hui en tête de la Jupiler Pro League. Et cette première place pourrait servir de déclic psychologique et mettre l'équipe en confiance pour un surplus d'audace dans les semaines à venir. (Dupk/Picture : Belga)