Anderlecht : échec et Mazzu!
Bien sûr, le RSC Anderlecht peut pester contre l'arbitrage qui accorde un penalty loin d'être évident au RCSC Charleroi et qui exclut Olivier Deschacht après deux cartes jaunes dont la première était discutable. Mais à part ces faits de match défavorables, les Mauves n'ont aucune autre raison à avancer pour contester la victoire des Zèbres.
Car les Bruxellois ont été dominés et ont même accepté avec une étonnante résignation cette domination comme si elle était fatale, tant l'équipe de Felice Mazzu était bien organisée et maîtrisait son sujet comme un chat qui joue avec une souris, en lui assénant de temps à autre un coup de griffe avant de finalement la croquer.
"J'ai dit à la mi-temps qu'il me fallait 10 lions pour battre les 11 joueurs de Charleroi. Et je n'ai pas vu 10 lions. Et cela nous a manqué pour faire quelque chose en infériorité numérique" a réagi après la rencontre un Hein Vanhaezebrouck qui vient de recevoir deux leçons de tactique en l'espace de dix jours. L'une contre le Standard. L'autre, à présent, et sans doute beaucoup plus magistrale, de Charleroi. Car c'était criant d'évidence dimanche au Parc.
Le Sporting de Vanhaezebrouck ne semble avoir qu'une seule partition, un seul registre. Un football basé sur la possession du ballon , mais qui dès qu'il est confronté à un pressing haut et constant est mis en échec. Quel contraste avec un Felice Mazzu qui décline des schémas de jeu nettement plus variés et moins idéologiques que ceux de son collègue flandrien.
"Je ne vais pas épiloguer sur le scenario, je préfère parler de la victoire et du contenu, des buts mis et des occasions ratées. Pour une équipe défensive qui n’aurait dû venir que défendre ici, c’est plutôt pas mal…" ne s'est pas privé de répondre malicieusement l'entraîneur carolo qui a parfaitement damé le pion à Vanhaezebrouck.
Et ce non pas seulement avec un football de réaction, comme on le reproche parfois aux Zèbres, mais également avec un football d'action décliné en plusieurs gammes, avec des joueurs dont le coach connait les qualités et les défauts, ce qui lui évite de leur demander la lune, mais aussi de manquer de cet optimisme,de cette audace et de cet enthousiasme communicatif.
Comme Weiler, Vanhaezebrouck a une philosophie de jeu et ses joueurs sont tenus de s'y soumettre, même si elle ne leur convient pas. Mazzu est plus empiriste et élabore ses schémas tactiques à la mesure du matériel joueur dont il dispose. Le premier demande à ses joueurs de s'adapter, le second s'adapte à ses joueurs. Et c'est plus qu'un détail. On l'a vu dimanche soir au Parc Astrid.
(Sources : lesoir.be pour le quote de Mazzu, rtbf.be pour le quote de Vanhaezebrouck)(Dupk/Picture : Belga)