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Carrasco, le baiser déplacé?

Yannick Carrasco a éclaboussé de son talent la finale de la Champions League. Comme déjà contre le Bayern en demi-finale. Son but, monument de génial opportunisme, a ramené l'Atletico dans le match et a permis aux Colchoneros d'aller aux prolongations. Pourtant, la célébration qui a suivi son but fait aujourd'hui débat, passé le sourire tendre que chaque midinette qui sommeille en nous a affiché au moment du baiser de Yannick et de Noémie. Car ce "Beso del amor" a peut-être aussi été le baiser de la mort de l'esprit colchonero insufflé depuis quatre ans par Diego Simeone. Le vaincre ou mourir du Cholo est devenu l'espace d'une minute une bluette sentimentale qui pourrait bien avoir ébréché le bloc rojiblanco à un moment critique. En revoyant les images, la séquence est saisissante. Juanfran délivre un centre d'orfèvre dans les pieds de Yannick Carrasco qui marque. Mais le Diable Rouge, loin de se précipiter dans les bras de l'auteur de l'assist, -ce qui est pourtant le b.a.-ba de la reconnaissance élémentaire qui cimente un collectif-, file vers sa compagne sans un regard pour son équipier, ni pour aucun autre équipier d'ailleurs. La force de l'amour qui démontre que le football n'est pas tout dans la vie? Sans doute. Sauf que le credo de Simeone, c'est que précisément, 90 minutes durant, le football, c'est tout, c'est la passion de la solidarité, c'est la religion du onze, c'est "le un pour tous, tous pour un" qui a valeur d'évangile Saint-Simeonéen. En courant vers les bras de son amie en tribune plus rapidement que s'il s'était agi de prendre Pepe et Sergio Ramos de vitesse pendant le match, Yannick Carrasco n'a-t-il pas fissuré la belle unité rageuse de l'Atletico? Ce qui est certain, et c'est peut-être plus qu'un hasard, c'est que les Colchoneros ont perdu de la consistance après l'égalisation et que c'est justement Juanfran, l'auteur négligé de l'assist, qui a raté le penalty lors de la séance des tirs au but. (Dupk/Picture : Photo News)   

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