Guardiola se plante à la Mourinho
Et de trois pour Pep Guardiola! Trois éliminations successives en demi-finales de la Champions League. A chaque fois face à une équipe espagnole. Si contre le Real (5-0) et le FC Barcelone (5-2), son Bayern avait frisé le ridicule, l'entraineur catalan avait encore l'excuse d'être tombé contre des géants du football européen. Contre l'Atletico, avec de plus, l'avantage d'avoir pu disputer la première manche à Madrid, le coach du Rekordmeister n'a plus cet alibi. A-t-il commis un péché d'orgueil? A-t-il sous-estimé, voire mésestimé les Colchoneros? Au Vicente Calderon, certainement. A l'Allianz Arena, il a payé cash son foirage du match aller, tout en s'accrochant à ses dogmes, à sa foi en un football offensif à outrance, à son crédo de la possession du ballon, tous des éléments qui ont permis mardi soir aux Rojiblancos de revenir dans un match qui paraissait perdu pour eux. Le catéchisme de Guardiola, pour lyrique qu'il soit, est désormais connu de tous et se lit même en braille. Comme celui d'un José Mourinho qui dans un tout autre style ne surprend plus personne. La symétrie de parcours entre ces deux entraineurs qui ont bouleversé les données du coaching de cette dernière décennie est d'ailleurs frappante. Après avoir tout gagné, ils courent désormais derrière leurs succès passés, campant obstinément dans leur personnage jusqu'à la caricature de leur image de marque. C'est pourquoi, ils donnent aujourd'hui l'impression d'être dépassés par des Jürgen Klopp et des Diego Simeone qui à la cohérence de leurs méthodes sont toujours prêts à faire des concessions ou à tenter le contrepied, avec une grosse dose de réalisme, comme s'ils étaient les héritiers de Carlo Ancelotti, l'allenatore qui a succédé à José Mourinho au Real et qui succèdera en juin prochain à Pep Guardiola au Bayern. (Dupk/Picture : Belga)