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John Bico, tous les symptômes de la maladie du foot belge

Un club sans supporters qui accède à l'élite du football professionnel à l'heure où ce football se veut une industrie du spectacle, c'est en gros l'incongruité que se plaît et se complaît à relever quasiment l'ensemble de la presse du royaume. Mais ces cris d'orfraie médiatiques n'empêchent pas la presse de dérouler le tapis rouge devant John Bico, un bon client sans doute, dont le parler, la malice, la roublardise, les amitiés avec la famille Hazard mais aussi les zones d'ombre font vendre.



Car l'homme est laissé tranquille. Que ses agissements, que ses mobiles, que la nébuleuse de personnalités controversées qui l'entoure posent question, cette question n'est jamais posée. Samedi soir, lors de la conférence de presse du titre, on a navigué en plein surréalisme, puisque la conférence était animée par ... Mogi Bayat. Un Mogi Bayat qui selon Bico apportera d'ailleurs des solutions sportives au White Star pour la saison prochaine. Après Charleroi, Mouscron-Peruwelz et à présent le RWS Bruxelles, l'ancien manager du Sporting de Charleroi étend donc son empire, même si officiellement, il n'est qu'un agent à succès qui a également quelques entrées au RSC Anderlecht, à la Gantoise, à Genk, à Zulte-Waregem et à Courtrai! Inquiétant? Allons donc, ne voyons pas le mal partout.



Par ailleurs, samedi, une fois de plus, aucun journaliste présent n'a demandé à l'agent franco-camerounais, qui apportait les trois millions d'euros annuels nécessaires pour boucler le budget de son club. Tout le monde sait que le Gulf Dynamic Challenge, le soi-disant investisseur, est une société écran dont la traçabilité des capitaux est nulle. Personne ne pose pourtant la question, personne ne s'interroge sur la provenance des fonds, comme si ce point d'interrogation n'était qu'anecdotique. Pourtant, en off, certains journalistes que je côtoie, un dirigeant de club de D2 et certains agents m'ont parlé de blanchiment d'argent et de trucage de matches. Tout en ajoutant immédiatement que la chose était impossible à établir. Même par défaut, même si l'entretien financier du RWS Bruxelles semble à fonds perdus et tenir du philanthropisme. Or, on peut taxer John Bico de beaucoup de choses, mais certainement pas de philanthropie.



Personne ne s'est non plus interrogé publiquement, ni ce samedi, ni lors des trois années précédentes, sur le réseau Bico. Car outre Mogi Bayat, le RWS Bruxelles est représenté par Laurent Denis, l'avocat condamné l'an dernier pour ... corruption et blanchiment d'argent dans le dossier de l'affaire Yé. C'est Maître Denis qui a plaidé lundi soir le dossier la licence du RWS Bruxelles devant la Cour Belge d'Arbitrage pour le Sport.



Et si cette licence devait être obtenue, John Bico et son RWS Bruxelles qui feraient apparaitre par comparaison la nouvelle structure de Mouscron-Peruwelz comme un modèle de transparence, ne doit pas vraiment s'attendre à des ennuis de la part de la Pro League quand on sait que l'administrateur-délégué de ce "syndicat" des clubs professionnels s'appelle Pierre François, l'avocat liégeois qui a été au service de John Bico pour "huit mois d'activité marqués au niveau administratif notamment par l'obtention de la licence 2013/2014, la mise en place d'un programme comptable, la collaboration avec le secrétariat social, la qualification des joueurs recrutés, la publication des nouveaux statuts, l'installation de nouveaux bureaux, la mise en ordre des dossiers de demandes de subventions et l'obtention d'un rapport favorable du Département des Licences à l'issue du contrôle intermédiaire de décembre" (pour reprendre les mots de John Bico publiés sur le site du White Star en décembre 2013). Confits d'intérêts? Notre football professionnel va décidément bien mal. John Bico n'en est qu'un symptôme. Mais un symptôme qui mériterait de ne pas être ignoré. (Dupk/Picture : Photo News)

 

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