La passion Simeone ou le football à la portée de tous
"Je veux transmettre des choses qui vont au-delà du jeu du football. Nous croyons dans les valeurs de la vie. Nous avons un groupe fantastique qui répond à ces valeurs : la persévérance et l'envie de se surpasser... Je parle de valeurs qu'on voit de moins en moins dans notre société. Nous sommes un groupe fidèle à notre ligne. Nous pouvons gagner ou perdre mais nous croyons beaucoup à ces valeurs de la vie". Tout Diego Simeone est là, le coach de l'Atletico qui a ramené son analyse du match de mercredi soir à un simple catéchisme. Un catéchisme presque caricatural, mais qui fonctionne depuis quatre ans au-delà de toutes les espérances du peuple du Vicente Calderon. Contre le FC Barcelone, l'Atletico a amplement mérité son succès, portant le panache jusqu'à marquer deux buts à la galaxie des stars blaugranas, là où un seul suffisait. Au muscle, à la sueur, à la niaque, les Colchoneros ont bousculé leur prestigieux adversaire catalan pour le réduire à une équipe d'une playstation dont Luis Enrique aurait perdu la console de commande. La magie de Simeone, c'est de parvenir à enchainer depuis quatre ans des collectifs de hargne, sans que jamais le ressort ne casse. La passion Simeone ne connait apparemment pas d'usure, au contraire par exemple de la méthode Mourinho. Le Cholo parvient à métamorphoser ses joueurs sur la durée, du moins tant qu'ils restent à l'Atletico. Car si les footballeurs du Calderon sont individuellement de bons joueurs, sans plus, sous la férule du mage argentin, ils prennent soudainement une nouvelle dimension qu'ils perdent tout aussitôt qu'ils tentent d'aller voir ailleurs. Falcao, Diego Costa, Filipe Luis (qui depuis lors est revenu), Miranda, voire même Arda Turan sont redevenus des joueurs comme les autres en quittant le collectif singulier créé par Simeone. Mais s'ils restent ou s'ils reviennent au Calderon, les voilà comme des rouages huilés d'une belle machine qui ne déçoit que très rarement et qui va toujours loin. L'Atletico a éliminé le FC Barcelone. Le football vit encore. (Source : L'Equipe)(Dupk/Picture : Belga)