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Le foot en sublime quadriphonie

Il était aussi difficile d'opérer un choix entre Arsenal-Barcelone et Juventus-Bayern que de se décider entre un Château Latour et un Mouton-Rothschild. J'ai donc opté pour le multi-live sur Proximus 11+ avec, je l'avoue, l'appréhension de rater quelque chose, un détail, un souffle, une construction dans l'une ou l'autre de ces rencontres qui est le risque inhérent à ce zapping arbitraire. Mais  l'envoûtement a été immédiat et mes réticences ont été rapidement mouchées par un passionnant et harmonieux chassé-croisé d'images. Avec en première mi-temps un Barcelone, égal à lui-même, inégalable dans son travail de sape et un Bayern dans une version de football romantique. Attaquant et attaquant comme dans les films de pirates les plus mouvementés. Avec une Juve malmenée, mais donnant toujours l'impression d'afficher un sourire en coin, même lorsqu'elle frôlait le déshonneur de la fille de l'amiral emportée à bout de bras par un Surcouff de Bavière. Seul Arsenal est finalement apparu comme bête d'abattoir qui tentait amèrement de repousser l'instant fatal du coup d'assommoir que lui promettait le matador catalan. Spectacle de haut niveau que la deuxième mi-temps des deux matches a porté ensuite au pinacle. Le Bayern qui s'envole, qui folâtre, qui se complait dans l'insolence et une Vecchia Signora qui revient du Diable Vauvert en sifflotant "La Donna e mobile". Le FC Barcelone qui sort son trident. Comme un Poseidon qui aurait décidé de noyer, au moment voulu, les pauvres Gunners embarqués sur un radeau d'infortune avec leur canon d'opérette. Des scènes dessinées par les fusains énergiques de Guardiola, de Luis Enrique et soulignées à l'encre de Chine par Allegri pour 90 minutes de bonheur. Avec en prime au coup de sifflet final, une interview d'un Lionel Messi radieux, enthousiaste, presque bavard, comme gagné par l'euphorie d'une soirée mémorable, lui qui d'habitude est économe de ses mots et de ses sourires. L'espace d'une soirée, j'ai vidé un Château Latour et un Mouton-Rothschild. J'ai eu le flacon millésimé et l'ivresse. Santé! (Dupk/Picture : Belga)

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