Les Diables entre manque de jus et de jugeote
Face à la Squadra Azzurra, les Diables Rouges ont essuyé une défaite aussi indiscutable dans les chiffres que dans la manière. Sans un Thibaut Courtois irréprochable, la note aurait pu d'ailleurs être plus salée encore. Amorphes, empruntés, sans envie, sans inspiration, les joueurs belges ont presque livré un non match contre des Italiens solides et bien organisés. Comme s'ils avaient su en montant sur le terrain qu'ils partaient battus d'avance. Marc Wilmots a beau, après coup, mettre la défaite sur des erreurs individuelles, il n'en demeure pas moins que le onze initial qu'il a couché sur papier était déjà comme une annonce d'échec avec une défense bricolée, voire baclée, et un entrejeu "pince-moi, j'hallucine" composé d'un trio axial Witsel-Nainggolan-Fellaini désespérément statique et d'un duo médian offensif De Bruyne-Hazard qui a préféré se fondre dans une ombre floue plutôt que d'écarter le jeu sur les ailes. C'est bien simple, le dispositif tactique de notre sélectionneur national a davantage tenu de la pantoufle feutrée que du bélier susceptible de défoncer un jour les remparts de la forteresse azzurra. Peu d'animation de jeu, pas de changement de rythme, la partition interprétée par nos Diables était prévisible et même lisible en Braille par les joueurs d'Antonio Conte qui eux ont hanté un 3-5-2 autrement plus percutant et déroutant que le dispositif en robe de chambre de Marc Wilmots. Off-day total dans le chef de certains de nos artistes? On aimerait tellement le croire, sauf que le mal mis cruellement en évidence hier à Lyon n'est que la confirmation de ce qu'on avait déjà pu observer depuis la Coupe du Monde au Brésil. Les ingrédients pour faire une bonne équipe sont là. Mais la sauce du chef ne prend pas et est insipide. (Dupk/Picture : Belga)