Orgie et ascensions météoriques : le conte est bon pour Leicester
Leicester City est la sensation footballistique de l'année, sinon en Europe, du moins en Grande-Bretagne. Le club a décroché lundi le premier titre de sa longue histoire (132 ans!) et devient ainsi le premier club détenu par des investisseurs thailandais à gagner un championnat majeur en Europe. Mais la prestation énorme des Foxes dépasse de loin les traditionnelles et mille fois rebachées histoires du Petit Poucet et de David contre Goliath, car les ingrédients de la success story sont particulièrement épicés. Ainsi, l'an dernier, jusqu'à la fin mars 2015, City avait son avenir plutôt en Championship. De fait, à neuf journées de la fin du championnat de la Premier League, les Foxes naviguaient à sept points de la première équipe non relégable. Mais en signant un improbable 22 sur 27, ils ont cependant réussi un premier et inimaginable exploit en devenant la troisième équipe seulement de l'histoire du foot anglais à parvenir à se sauver après avoir été lanterne rouge à Noël. La tournée festive en Thailande qui a suivi cette performance a provoqué un véritable séisme dans le club, car une video d'une orgie avec propos racistes tenus par certains joueurs à l'égard des filles a amené la direction à virer trois joueurs et Nigel Pearson, le coach à succès dont le fils avait été impliqué dans "l'incident". Pearson limogé le 30 juin, la direction thailandaise a alors engagé Claudio Ranieri, le coach que José Mourinho a étiqueté d'éternel loser. Et l'allenatore a mouché le Special One, en s'appuyant sur une inimaginable constellation de footballeurs revenus du Diable Vauvert. Ainsi, si la plupart des joueurs de City étaient déjà là il y a deux ans lorsque le club évoluait encore en D2 anglaise, certains comme Vardy (Halifax Town en D5) Kanté (Boulogne) Okazaki (D2 japonaise) et Mahrez (Le Havre) ont connu des ascensions extraordinaires fulgurantes. On en oublierait presque de citer Marcin Wasilewski, l'ex-défenseur international polonais du RSC Anderlecht. Tout simplement parce qu'il n'a joué que deux matches sous la férule de Ranieri! (Dupk/Picture : Belga)