"Dans un mois, Poutine ne sera peut-être plus au Kremlin"
Dans une interview accordée à Marie Rigot et au quotidien belge La Libre, Sergueï Jirnov l’ex-espion du KGB, estime que les choses sont en train de tourner au vinaigre pour Vladimir Poutine. Morceaux choisis...
Le conflit en Ukraine est-il arrivé à un tournant ? Beaucoup parlent d'un essoufflement de l'armée de Zelensky. Un avis que ne partage pas Sergueï Jirnov.
"L’Ukraine, qui est bien moins puissante que la Russie, a résisté pendant un an supplémentaire. Ça, c’est une réussite. (...) Mais les États-Unis, la France, l’Allemagne… n’ont pas fourni les munitions qui auraient permis à l’Ukraine d’enfoncer le clou. Quand je vois les généraux français pavoiser sur les plateaux télé et estimer que les Ukrainiens ne se battent pas très bien, ça me met en colère. L’armée ukrainienne à l’heure actuelle est la première armée du monde sur le champ de bataille. Poutine ne peut rien y faire. La preuve en est qu’il est obligé de quémander des munitions à la Corée du Nord et à l’Iran. Poutine est devenu un mendiant, qui va dans toutes les dictatures du monde pour obtenir de l’aide.", explique-t-il à la Libre.
Sur le plan intérieur aussi, Poutine semble perdre du terrain, selon Sergueï Jirnov, qui pointe le mécontentement croissant de la population, confronté aux pénuries, au froid et aux privation dans une Russie où l'essentiel des ressources sont utilisées pour l'effort de guerre.
"Les Russes s’en fichent de cette guerre. Plus de 55 % d’entre eux voudraient qu’elle prenne fin en 2024. 35 % des Russes disent qu’ils seraient d’accord que le conflit se termine même si cela signifie qu’ils perdent les territoires occupés actuellement. Cela prouve à quel point cette guerre est celle de Poutine. Le problème, c’est que le président russe ne voudra jamais y renoncer de son vivant. Il est en train de ruiner son économie, de tuer son pays, de massacrer sa population. Rien n’est gagné pour Poutine. La situation est électrique en Russie. On voit que des émeutes ont éclaté et on ne sait pas à quoi cela va mener. Peut-être que, dans un mois, Poutine ne sera plus au Kremlin. Le prix de la viande, des œufs… a triplé. La colère est réelle."
(LpR avec La Libre/Picture: kremlin.ru via Wikicommons under license CC BY 4.0 DEED)