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Né un 28 novembre : Randy Newman raconte des histoires et se fait des films

  Avec sa voix si particulière, on l’a souvent qualifié de chanteur pleurnichard. Mais son humour décalé et ses descriptions gentiment acerbes font souvent sourire
  
  Comme il a toujours opté pour une analyse caustique de ses contemporains (comme de lui-même d'ailleurs), le natif de Los Angeles (1943) ne prendra certainement pas ombrage de cet description de son filet de voix ! Si on ne doute ainsi pas de son attachement à la côte ouest et à sa mégalopole phare qu’il chante dans "I Love L.A.", on remarquera qu’elle figure cependant sur un album intitulé "Trouble In Paradise" en 1983. Dont acte ! Sa carte postale ensoleillée est en effet trop belle pour être totalement crédible surtout en comparaison de sa description de New York ("all the people are dressed like monkeys") ou de Chicago ("a little bit too rugged"). Les paroles ne déclenchant jamais de franche rigolade mais à tout le moins un sourire en coin voire un rictus coincé.

  Ainsi, par les temps qui courent, il n’est pas certain que l’humour décalé de "Short People" sur le bien nommé "Little Criminals" en 1977 puisse encore faire mouche aujourd'hui. Surtout du haut de son mètre 80 personnel. Dans "all men are brothers", il répète quand même entre autres compliments "Short people got no reason to live". Il s'agissait évidemment d'une description figurative des gens étroits d'esprit et bas de plafond mais, même à l'époque, la chanson a été censurée par certaines radios.

Sur le même album, il s’en donne à coeur joie dans le même registre avec "You Can’t Fool The Fat Man" et "Texas Girl At The Funeral of Her Father". Sans parler de "In Germany Before The War", "Sigmund Freud’s Impersonification Of Albert Einstein" et l'incontournable "Baltimore" (avec la guitare de Glen Frey des Eagles) qui évoquent son autre carrière, celle de compositeur pour le cinéma, et contribuent à faire de ce "Little Criminals" un pur chef d’oeuvre indémodable.

  Parallèlement à ses onze albums studio, Randy Newman n’a donc pas dédaigné le 7ème Art. Le plus souvent comme compositeur des bandes originales, de "Ragtime" de Milos Forman (1981) à "Awakenings" de Penny Marshall (1990) en passant par  "A Bug’s Life", le dessin animé de Pixar (1998). Il s’est même parfois risqué à quelques furtives apparitions comme pianiste ou dans son propre rôle (dans la série "Ally McBeal" par exemple). Seuls les fans les plus acharnés s’en souviennent mais cela méritait d'être mentionné…


(AK - Photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Randy Newman sur le plateau de l’émission "Generation 80" à Bruxelles (Belgique) le 13 février 1983

AK

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Journaliste @tagtik FR - Music, cullture, festivals

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