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Les fausses notes continuelles de Donald Trump. L’artiste français Woodkid est furieux !

A part lui-même, le candidat républicain adepte des injures ad hominem et des "fake news" ne respecte décidément pas grand chose. Et les artistes ne font pas exception à la règle.

  Sans jamais prendre la peine de demander une autorisation en bonne et due forme, Donald Trump a multiplié depuis 2016 les emprunts musicaux à sa propre gloire que ce soit en accompagnement de ses meetings ou pour ses publicités de campagne. La liste des artistes refusant l’utilisation de leur répertoire dans un environnement politique semble sans fin.

La chanteuse anglaise Adele a été une des premières victimes de Trump et lui a interdit de se servir de ses chansons "Skyfall" ou "Rolling In The Deep". Camouflet suprême, elle a ensuite apporté son soutien à la candidate démocrate Hillary Clinton pour les élections présidentielles de 2016.

Les casseroles musicales de Trump s’avèrent trop nombreuses pour être toutes mentionnées. Mais l’ex-homme d’affaires ne semble guère en avoir cure et continue inlassablement à s’asseoir sur la volonté des artistes ce qui est symptomatique d’un état d’esprit pour le moins irrespectueux.

  Légalement, toute utilisation d’une musique lors d’un événement public, qu’il soit politique ou  pas, nécessite  le paiement d’une licence auprès des organismes gérants les droits (comme par exemple l’Association of Composers Authors and Publishers (ASCAP) aux Etats-Unis. Une utilisation dans un cadre politique nécessite généralement une autorisation spécifique et préalable de l’ASCAP et du label sur lequel l’artiste est signé.

De Bruce Springsteen à Steven Tyler (le chanteur d’Aerosmith), de Johnny Marr (ancien guitariste des Smiths pour sa chanson "Please Please Please Let Me Get What I Want" à Neil Young enragé de voir "Rockin’In The Free World" détourné de sa signification première par Trump, ils ont tous signifié clairement leur refus d'être associés au Républicain fantasque.  Déjà adopté par les amateurs de foot (de presque toues les camps), "We Are The Champions" de Queen a salué l’entrée du candidat républicain à la convention de son parti en 2016. Brian May avait alors menacé Trump de poursuites judiciaires. Sinead O’Connor, The Rolling Stones, R.E.M., Twisted Sister, Village People, Phil Collins, Eddy Grant, Ozzy Osbourne, Creedence Clearwater Revival, Elton John, Eart Wind and Fire, Guns’n Roses ou encore les ayants droits de Tom Petty, George Harrison et Leonard Cohen ont tous eu maille à partie avec le locataire de Mar-a-Lago ! Sans que celui-ci fasse amende honorable...

 Un des derniers en date à s’élever contre ces pratiques douteuses est Français. Il s’appelle Yoann Lemoine mais est mieux connu sous son nom de scène Woodkid. Les équipes de campagne de l’homme orange ont récemment choisi son "Run Boy Run" pour illustrer un clip de campagne. L’artiste a réagi en rappelant que ce titre est d’abord "un hymne LGBT+" écrit par un artiste lui-même LGBT+. "Quelle ironie !" a-t-il ponctué sur le réseau X. Sachant le peu d’intérêt que Trump accorde aux non-hétéros, on ne peut qu’être surpris par un tel choix. D’autant que, sur son son réseau Truth Social, la musique de Woodkid sert de toile de fond à des images de militaires en marche et de manifestants antivax. Pour l’heure, sa maison de disques Universal ne s’est pas offusquée, officiellement du moins, de la spoliation de l’oeuvre d’un de ses artistes…

(AK - Photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Woodkid sur la scène du Festival de Ronquières (Belgique) le 15 août 2021 (© Etienne Tordoir)

AK

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Journaliste @tagtik FR - Music, cullture, festivals

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