Le monde n’est pas prêt à affronter une nouvelle pandémie
Malgré les progrès, si le monde était à nouveau confronté à une pandémie, certains scientifiques affirment qu’il ferait face aux “mêmes faiblesses et vulnérabilités” que celles qu’il a connu en 2020, début de la pandémie de Covid-19.
Le chef de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), Tedros Adhanom Ghebreyesus a indiqué que le monde était “plus ou moins préparé” à mieux gérer les situations de crises sanitaires. “Si la prochaine pandémie survenait aujourd’hui, le monde serait toujours confronté à certaines des mêmes faiblesses et vulnérabilités.” “Mais il a également retenu de nombreuses et douloureuses leçons de la pandémie et pris des mesures importantes pour renforcer ses défenses”, a-t-il déclaré.
De son côté, Maria Van Kerkhove, l’épidémiologiste américaine qui dirige le département Prévention et préparation aux épidémies et pandémies à l’OMS, a souligné que “beaucoup de choses se sont améliorées grâce à la pandémie de grippe (H1N1, Ndlr) de 2009, mais aussi grâce au Covid”. Se montrant plus sceptique, elle a ajouté : “Mais je pense que le monde n’est pas prêt pour une nouvelle pandémie ou épidémie de masse”.
Et pour le groupe d’experts indépendants, chargés de la préparation et de la réponse aux pandémies créé par l’OMS, c’est clair : “En 2025, le monde n’est pas prêt à combattre une nouvelle menace pandémique”, à cause des inégalités persistantes en matière d'accès aux financements mais aussi d’accès aux outils de lutte nécessaires contre les pandémies, parmi lesquels les vaccins.
Situé à Berlin, le nouveau centre de l’OMS sur la prévention des pandémies, dont l’inauguration date de 2021, dédie son activité à la collecte d’informations pour mieux cerner les menaces et en atténuer l’impact. Créé en 2022, le Fonds de lutte contre les pandémies de la Banque mondiale a, jusqu’à présent, approuvé des financements d’une valeur de 885 millions de dollars, alloués à près de 50 projets couvrant 75 pays, indique le média 20 Minutes.
Et alors que l’OMS a décidé d’établir un accord sur la prévention des pandémies mais aussi sur la manière de les appréhender, afin d’éviter les erreurs commises lors du Covid, certaines questions demeurent… Qu’en sera-t-il du partage de données sur les agents pathogènes qui émergent ? Des vaccins, des traitements et des tests qui en découlent ? En mai 2025, le consensus doit être élaboré.
(AsD - Source : 20 Minutes - Illustration : Unsplash)