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Une ville belge ridiculisée en voulant manger du sapin

Après les fêtes, et l’Épiphanie, il est temps de ranger le sapin. Et quand il n’est pas artificiel, il faut éviter de le jeter n’importe où. Des ramassages sont prévus, mais Gand a eu une autre idée : le manger.

Ce n’est pas une bonne idée. L’agence fédérale belge de la sécurité alimentaire, l’AFSCA, est sans équivoque : « les arbres de Noël ne sont pas destinés à entrer dans la chaîne alimentaire ». Pourquoi cet avertissement ? Parce que la ville de Gand en Belgique a sérieusement eu l’idée saugrenue de proposer à ses habitants de manger leur sapin de Noël. La recette préconisée ? Sécher les aiguilles pour en faire ensuite un beurre aromatisé comme cela se ferait en Scandinavie. Une info qui a fait sourire avant que l’on se rende compte de sa stupidité et de son irresponsabilité. Car, attention, le sapin du salon n’est pas le conifère des forêts scandinaves. Et il n’est pas comestible, surtout…

Danger

Cette invitation à « manger son sapin » est dangereuse. Tout d’abord parce que les arbres de Noël sont généralement traités. Les consommer reviendrait à ingérer des (traces de) pesticides et du retardateur de flammes. Et puis, toutes les espèces de conifère ne sont pas comestibles. Très peu le sont en réalité, tant pour les animaux que pour les êtres humains. La Suède l’a d’ailleurs rappelé suite au ramdam autour de ce drôle de conseil gantois. L’organisme suédois de sécurité alimentaire a indiqué à l’AFP que « nous n’avons pas de directives concernant la consommation de sapins de Noël, car ils ne sont pas considérés comme des denrées alimentaires. » De plus, des aiguilles de conifères pourraient perforer la paroi des intestins. Dure la digestion !

Ridicule

La tradition qui existe bien en Suède est celle de récolter de jeunes pousses d’épicéa sauvage pour les utiliser sporadiquement dans des recettes de cuisine ou pour aromatiser des boissons alcoolisées. Il est aussi possible d’utiliser des aiguilles de pin en infusion ou bien encore sur des braises pour parfumer une viande grillée. On est loin du beurre aux épines de sapin sans ses boules ni ses guirlandes ! Cette proposition rocambolesque de la commune belge, connue pour ses convictions écologiques, a donc provoqué des réactions par-delà les frontières du royaume. Elle a surtout mis en lumière que sous le couvert d’une communication « ludique », des autorités publiques n’ont pas hésité à voter un budget pour propager des « informations » potentiellement dangereuses pour la santé publique. Et ça, c’est tout de suite moins drôle.

(Olivier Duquesne – Sources : RTBF, DaarDaar, Le Journal de Montréal & VRT – Picture : © picture alliance / Zoonar | Olena Yeromenko)

Olivier Duquesne

Olivier Duquesne

Journaliste FR @ Tagtik - Rubriques auto et mobilité

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