“Chiens d’attaque, matraques, tasers”: l’enfer des prisons russes
Les soldats ukrainiens, ceux qui ont pu à nouveau goûter à la liberté, témoignent du cauchemar qu’ils ont vécu au sein des prisons russes. Enfermés entre 4 murs, dans l’obligation de rester debout toute la journée, battus, humiliés.
Depuis le début du conflit, ils sont 1300 à avoir été libérés par la Russie. Ils sont quelques-uns, peu, a témoigné pour le média France Info.
Dmitro, 26 ans, explique avoir été enfermé dans une prison du sud de la Russie : "cette prison était vétuste”. Trois repas par jour mais bon, même les enfants mangent plus que ça... Et puis surtout, des jours entiers debout. C’était interdit de s’asseoir. On ne pouvait s’asseoir que pendant le repas sinon ils te frappaient le matin, le soir". Aujourd’hui, il confie souffrir de varices. "Ils utilisaient des matraques, des tasers, des chiens d’attaque... Ils m’interrogeaient deux fois par semaine. Ils cherchaient des questions de culture générale sur internet. Et si tu ne répondais pas, ils te frappaient".
Un autre soldat ukrainien, Sergui, raconte à France Info l’humiliation dont il a été victime. "Ils nous humiliaient, moralement et physiquement. Face contre le mur, jambes et bras écartés, les yeux bandés, et ils te demandaient : ça veut dire quoi F.A.U ? Tu répondais en ukrainien Forces Armées Ukrainiennes, et là, ils te frappaient dans le dos en criant : parle russe ! Ils frappaient très fort les reins, les testicules, les jambes, la nuque."
Le traumatisme est réel, puissant. La nuit, il leur arrive de se réveiller subitement et de se mettre au garde-à-vous. Par réflexe, la peur s’insinuant encore dans un corps éprouvé.
(Manon Pierre - Source : Midi Libre/France Info - Illustration : Unsplash)