Tagtik

“Une sacrée humiliation pour Poutine”

Alors que le Conseil Otan-Ukraine se réunissait suite aux attaques russes massives menées en début de semaine sur les infrastructures et villes ukrainiennes, le Général Jérôme Pellistrandi, docteur en histoire et rédacteur en chef de la revue Défense nationale, alerte sur l'inévitable temps qui passe. L’hiver approche et va jeter un froid sur les positions sur le front.

Selon l’expert, les frappes russes (236 missiles et drones) lancées sur 15 régions d’Ukraine sont une punition infligée aux Ukrainiens, la Russie ne parvenant pas à se frayer un chemin vers la victoire sur le champ de bataille. “Vladimir Poutine veut punir l’Ukraine ! Il n’y a aucune ouverture au dialogue de la part de Moscou, aucun compromis ne semble possible." Il souligne que "la Russie ne parvient pas à gagner sur le champ de bataille, donc il s’agit aujourd’hui de punir les Ukrainiens en menant des frappes sur l’ensemble du territoire. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, avec pour objectif de briser l’effort de guerre ukrainien.”

Jérôme Pellistrandi revient également sur le rapport de force entre les deux camps ennemis et sur la progression de Moscou dans le territoire ukrainien, malgré la récente opération offensive lancée sur le sol russe. L’armée russe avance “dans le Donbass et se rapproche désormais de Kramatorsk, la grande ville de 100 000 habitants. L’objectif aujourd’hui est de gagner un maximum de terrain avant l’hiver. Il reste deux mois « utiles » avant les pluies de l’automne qui vont figer les manœuvres militaires, d’un côté comme de l’autre. Chaque camp essaye donc de marquer des points le plus rapidement possible. Il y a aussi un calendrier politique et géopolitique, avec les élections américaines du 5 novembre.”

Du côté ukrainien, le docteur en histoire précise que les forces ukrainiennes sont réalistes dans leurs objectifs et ne désirent pas aller jusqu’à la capitale russe. “L’idée est d’avoir le plus d’atouts en main pour arriver en position de force le jour où des négociations seront enclenchées entre les parties. Toute la difficulté est de savoir jusqu’où l’armée ukrainienne peut s’installer dans la profondeur.”

Et d’ajouter que “d’un point de vue général, cette percée ukrainienne est une humiliation pour Vladimir Poutine, dont « l’opération spéciale » enclenchée en février 2022 ne s’est jamais déroulée comme prévu.”

 

(Manon Pierre - Source : Public Senat - Picture : by Kremlin.ru via Wikicommons under license Creative commons CC-BY-4.0

 

Manon Pierre

Manon Pierre

Journaliste FR @Tagtik

Pour aller plus loin