"Les troupes de Poutine sont déjà en France..."
Ce mardi à l’Assemblée, pas de débat sur la crise agricole mais bien sur la guerre en Ukraine entre le premier ministre français et la double-finaliste de la présidentielle, Marine Le Pen. Lors des Questions au gouvernement, les échanges sont tendus, le ton vif et acide.
Alors que l’éventuelle mobilisation des troupes françaises ou européennes aux côtés de l’Ukraine est mise sur la table, la patronne des députés RN n’hésite pas à rappeler ce qui, selon elle, devrait être le premier devoir d’un pays : “de disposer de la vie de ses soldats que pour défendre son indépendance ou pour préserver son intégrité ou alors s'engager, si, dans le cadre d'une alliance des obligations ont été contractées. Mais là sur un terrain extérieur, il faudrait intervenir militairement avec nos soldats ?”. L’agacement dans la voix, la nationaliste déclare que le Président, en n’excluant pas l’envoi des troupes au sol, ne fait que franchir “une étape supplémentaire vers la cobelligérance, faisant planer un risque existentiel sur 70 millions de Français et plus particulièrement sur nos forces armées”.
Pour Gabriel Attal, pas question de lever le voile sur l'ambiguïté des propos, assumés, d’Emmanuel Macron mais bien de renvoyer Le Pen à certaines positions tenues par son parti, il n’y a pas si longtemps que cela, envers Moscou. Il y va franchement, sans gants, sans mots mâchés : “vous défendiez une alliance militaire avec la Russie (...) il y a seulement deux ans, c’était dans votre programme pour l’élection présidentielle”... “Si vous aviez été élue Madame Le Pen, on ne serait pas en train de fournir des armes aux Ukrainiens pour se défendre, mais on serait en train de fournir des armes à la Russie pour écraser les Ukrainiens”.
Le premier ministre durcit un peu plus le ton pour conclure : “Il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays, je parle de vous et de vos troupes” ! Une passe d’armes qui a (presque) fait trembler l’Assemblée.
(AsD - Source : Le Figaro - Illustration : Unsplash)
