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Washington livrera les très contestées bombes à fragmentation à l'Ukraine

Washington, qui a longtemps hésité à livrer des bombes à fragmentation (bombes à sous-munitions) à l'Ukraine, s'est finalement décidé à livrer ces armes très contestées à l'Ukraine.

L'administration Biden livrera ces bombes à fragmentation à l'Ukraine dans le cadre d'un nouveau programme d'aide militaire de 800 millions de dollars.

Le président ukrainien Volodimir Zelensky a déjà remercié Joe Biden pour l'aide militaire "indispensable" que les Etats-Unis apportent à son pays. "Un programme d'aide militaire opportun, large et indispensable de la part des États-Unis", a jugé Zelensky sur Twitter. "Nous sommes reconnaissants au peuple américain et au président Joe Biden d'avoir pris des mesures décisives pour rapprocher l'Ukraine de la victoire sur l'ennemi." Le président ukrainien évoque un "élargissement des capacités de défense ukrainiennes" avec "de nouveaux outils pour la reconquête de notre pays".

Les Américains sont en mesure de livrer les bombes à fragmentation relativement rapidement parce qu'ils ont stocké ces armes en grand nombre. Il y aurait trois millions de grenades prêtes. 

La Russie utilise des armes à sous-munitions depuis le début de l'invasion. Après leur lancement, les bombes à fragmentation, des armes dites à sous-munitions dispersent ou libèrent des petites charges explosive conçues pour exploser avant l'impact, lors de l'impact ou après l'impact. Selon le type d'arme utilisé, le nombre de sous-munitions dispersées peut aller de quelques dizaines à plus de 600.

Cette annonce d'une livraison prochaine par les Etats-Unis marque un pas supplémentaire dans la guerre en Ukraine. En décidant de livrer à Kiev des armes à sous-munitions qui tuent à l'aveugle et sont interdites dans nombre de pays notamment européens, Washington prend un risque et a tenté de se justifier après cette décision qui a suscité un certain embarras du côté des Européens. L’utilisation et la production de ces armes ont été interdites dans de nombreux pays dans le cadre de la Convention d’Oslo en 2008. Mais pas aux Etats-Unis, en Russie ou en Ukraine.

"Nous travaillons avec l'Ukraine pour minimiser les risques liés à cette décision", a déclaré Colin Kahl, sous-secrétaire américain à la Défense. "Le gouvernement ukrainien nous a donné des assurances écrites sur l'utilisation responsable de ces armes, notamment qu'ils ne les utiliseront pas dans des zones urbaines peuplées de civils, a-t-il ajouté. Et qu'il notera les endroits où il utilise ces armes, ce qui simplifiera les efforts de déminage ultérieurs".

(LM avec Skwadra - Source : ABC News - Nieuwsblad/Photo d'illustration : Pixabay)

Léopold Marie

Léopold Marie

Journaliste FR @ Tagtik - Rubriques mobilité - environnement - voyages

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