Viré ! Le groupe automobile tentaculaire n’a plus son mentor
Le conseil d’administration de Stellantis (Peugeot, Citroën, Opel, Jeep, Fiat, etc.) a accepté la démission de son CEO Carlos Tavares avec effet immédiat. Le groupe enregistre de mauvais résultats.
Carlos Tavares, le Portugais à la tête de PSA depuis avril 2014, avant la fusion avec Fiat Chrysler Automobiles pour créer le groupe Stellantis en 2021, a « démissionné ». Un conseil d’administration sous la présidence de John Elkann a débarqué Carlos Tavares de Stellantis. Car cette démission acceptée ressemble plus à un départ forcé. Le groupe automobile recherche un nouveau CEO qui sera nommé début 2025. En attendant, un comité exécutif temporaire reprenant les rênes, sous la direction de John Elkann, le président de Stellantis.
Couacs et fermetures
Carlos Tavares, présenté comme un « cost killer » avait réussi à redresser PSA avant d’organiser l’achat de Fiat Chrysler et la fusion dans un groupe tentaculaire Stellantis, regroupant 14 marques françaises, italiennes, allemande et américaines. Or, depuis quelques mois, le groupe est dans la tourmente. Il y a notamment le dossier des moteurs 1.2 Puretech qui, suite à un problème de conception datant d’avant l’ère Tavares, sont apparus fragiles avec le temps, laissant de nombreux clients en rade. La réaction des marques concernées a entaché la confiance des consommateurs. Il y a également eu des fermetures d’usine en Italie tout récemment et des contre-performances aux États-Unis.
Erreurs stratégiques
Celui qui devait prendre sa retraite en 2026 a donc dû quitter un navire dont la progression a été mouvementée depuis quelque temps. Il paie les mauvais résultats du groupe liés à une forte diminution des ventes et de la chute de l’action en bourse. Carlos Tavares voulait encore réduire les coûts, selon sa stratégie de gestion rigoureuse. Ce que le Conseil d'administration aurait refusé. On pourrait aussi lui reprocher une politique en matière d’électrification parfois surprenante quitte à revenir par la suite sur les décisions, comme ce fut le cas avec l’ex-best-seller Citroën Berlingo. Il y a encore la fronde des concessionnaires ayant mal accepté la nouvelle logique de vente et de partenariat, avec de nouveaux contrats les transformant en agents payés à la commission.
(Olivier Duquesne – Sources : Stellantis et agences – Picture : © Stellantis)