Né un 1er décembre : Alain Bashung, le poète du rock français qui a longtemps attendu le succès
Enfant unique d’une mère bretonne et d’un père qu’il ne connaîtra jamais, Alain Bashung voit le jour le 1erdécembre 1947
C’est en Alsace, à la campagne, qu’il passe les premières années de sa vie, dans la famille de son beau-père. Le jeune garçon, féru de basket et de vélo, joue de l’harmonica et chante dans la chorale de l’église. Adolescent, il laisse ses rêves s’évader vers l’Amérique et le rock, qu’il découvre avec Elvis Presley et Buddy Holly.
Armé de sa première guitare, offerte par sa marraine pour fêter la fin de ses études, il entame sa carrière début des années soixante, à Paris, mais le succès n’est pas au rendez-vous. Bashung enchaîne les déconvenues et y laisse même sa précieuse guitare, qu’il avait directement branchée à une prise murale, sans savoir qu’il devait utiliser un ampli. Résultat, l’instrument explose, ainsi que les espoirs du jeune chanteur.
Convaincu qu’il lui faut être patient et que la malchance s’en ira, il enchaîne les boulots, tour à tour arrangeur ou musicien studio. Jamais loin de la musique, évidemment ! C’est en collaborant avec Dick Rivers qu’il fait la connaissance du parolier à succès Boris Bergman. Une rencontre déterminante et qui lui portera chance puisque de leur collaboration naîtra "Gaby, oh ! Gaby", un titre décalé et un peu absurde qui séduit le public. Un million d’exemplaires s’en écoulent. Plutôt une réussite pour un titre qui a été écrit en partie à l’improviste dans le studio d’enregistrement.
Les années 80 sont prolifiques en albums comme "Pizza" qui contient le mythique "Vertige de l’amour". Avec Gainsbourg il coécrit "Play blessures", un album plus sombre qui sera encensé par la critique.
Plus tard, "Osez Joséphine" mêle blues et romantisme à la française. Alain Bashung devient un incontournable du paysage musical francophone et cet opus vient le confirmer. Le chanteur à la voix rauque enchaîne les albums mais aussi les passages sur les planches ou sur les plateaux de cinéma, embrassant une carrière de comédien.
En 2008, alors qu’il lutte contre un cancer du poumon (c'était un grand fumeur), le dandy enregistre son dernier album, "Bleu pétrole", qu’il célèbre par une dernière tournée, qui résonne alors comme un adieu. Alain Bashung décède à 61 ans, rattrapé par son état de santé et laissant derrière lui des chansons qui traversent les générations.
(CMa - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Alain Bashung sur la scène de l'Hôtel de Ville de Charleroi (Belgique) en 1981