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Né un 13 janvier : Suggs (Madness), la douce folie du ska anglais des 80’s

    On le connaît depuis toujours sous son nom de scène mais, né à Hastings en 1961, Suggs porte le nom très british (écossais même par son père) de Graham McPherson

 

   Son paternel abandonne le foyer familial alors qu’il a à peine trois ans. Il est donc élevé par Edith Gowell, sa mère d’origine galloise, qui tentait tant bien que mal de gagner sa vie comme chanteuse de jazz. Sur le site officiel de Madness, il partage quelques souvenirs de cette époque : "Elle grapiillait des prestations dans des pubs ou des clubs de jazz. Nous avons beaucoup déménagé pendant mon enfance : Liverpool, chez des relations au Pays de Galles pour finalement atterri à Londres. (..) A l’école, on peut dire que j’étais plutôt paresseux !".


   Et cet improbable pseudonyme, comment en a-t-il donc hérité ? Il semblerait qu’il l’ait choisi lui-même en feuilletant un dictionnaire de jazz et en s’arrêtant par hasard sur un certain Pete Suggs, un musicien américain du Kentucky aujourd’hui bien moins connu que lui ! "Avec mon nom de famille typiquement écossais, ça m’arranngeait qu’on me connaisse uniquement comme Suggs. Cela évitait les remarques désobligeantes" confiera-t-il plus tard.


   Si le groupe existait avant son arrivée au chant en 1977, Madness ne commence à se tailler une petite réputation qu’à partir de ce moment-là. En 1979, ils font leurs premiers pas discographiques sur le label ska  2 Tone Records avec le single "The Prince". Ils rejoignent ainsi les autres ténors de ce mouvement revival que sont The Specials, The Selecter et The Beat.


  En trois ans à peine, le groupe composé de sept membres (dont le percussionniste danseur clownesque Chas Smash) accumule les hits avec son mélange de ska sautillant, de références reggae et d’imparables refrain pop : "One Ste Beyond" et "My Girl" (1979), "Baggy Trousers" et "Embarrassment" (1980), "Shut Up" et "Grey Day" (1981) ou encore le magistral "Our House" (1982) bien que le bien nommé album The "Rise & Fall" montre quelques signes signes de faiblesse et laisse également apparaître les première dissensions qui conduisent à une  pause aux alentours de 1986. Depuis 1992 cependant, les joyeux drilles se sont retrouvés. Ils se plaisent essentiellement à entretenir la flamme en sortant malgré tout, de manière sporadique, de nouveaux enregistrements qui tentent de conserver la même folie douce ("Oui Oui, Si Si, Ja Ja, Da Da" en 2012) ou de flirter avec une vision plus sérieuse (l’ambitieux "Theatre Of The Absurd : C’est La Vie" en 2023).


  Parallèlement à Madness, Suggs a aussi tenté quelques exercices en solitaire. En 1995, son premier essai "The Lone Ranger" à ainsi été produit par les fameux musiciens et producteurs jamaïcains Sly & Robbie. On peut cependant s’interroger sur la pertinence de sa reprise de "Cecilia" (Simon & Garfunkel) et sur cette étrange version de "Sleigh Reid" calibrée pour Noël…
  Suggs  a aussi exercé son talent protéiforme sur grand écran, à la télévision, sur les planches (pour un one-man show intitulé eLiveSuggse en 2011), à la radio (comme DJ sur BBC6 et Virgin) entre autres activités. Même s’il lève désormais le pied, le sexagénaire continue inlassablement à peaufiner de nouveaux projets et, comme il a le coeur sur l main, apporte toujours son soutien à des associations comme Children In Need et la recherche contre le cancer…

 

Prochains concerts :

27/28 juin : Place du 1er Mai - Clermont-Ferrand (France) avec e.a. Kavinsky et Zaho de Sagazan

4 juillet : Poble Espanyol - Barcelone (Espagne)

13 juillet - Toffe Manor - Bedford (Angleterre)

2 août : Dreamland - Margate (Angleterre)

23 août : Castle Park - Colchester (Angleterre)

 

(AK - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Suggs (à droite) et Chas Smash (à gauche) sur la Grand Place de Bruxelles (Belgique) en septembre 1981 à la recherche de cartes postales souvenir !

AK

AK

Journaliste @tagtik FR - Music, cullture, festivals

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